Le pas de foi Comme j’en parlais dans un article précedent, je me suis engagé dans une démarche de reconversion professionnelle.

Après deux tentatives infructueuses, je me retrouve désormais embauché comme développeur fullstack dans une boite très sympa de la région de poitiers. La demande de dispo a été envoyée hier, les collègues sont désormais tous au courant, et je me retrouve face à un nouveau défi sous forme de nouveau départ. Et c’est une situation très déstablisante - pour le moment.

En effet, je me retrouve pris entre deux réalités : J’ai plus de 40 ans, je me connais très bien, j’ai une très grande expérience de travail et des compétences établies et reconnues, et pourtant, je me retrouve dans la peau d’un novice qui va devoir évoluer et faire ses preuves dans un paradigme très différent de celui de l’éducation nationale. J’avais bien entendu conscience des différences entre public et privé avant de me lancer dans cette reconversion, mais ces différences prennent un autre sens quand il s’agit de signer en bas du contrat de travail. Cette fois-ci, ces différences m’impliquent de manière intime.

Habitué à rendre des comptes à mes élèves, je vais devoir rendre des comptes à un patron. Habitué à travailler à ma manière, je vais devoir m’intégrer dans un processus d’entreprise. Habitué à travailler à mon rythme, je vais devoir respecter des deadlines. Je vais être finalement moins maître de mes journées qu’auparavant, même si le travail de développeur va quand même me laisser une grande part d’autonomie.

Mais au-delà du travail concret que je vais produire au quotidien, c’est le bouleversement dans mon organisation et l’impact de ce changement sur ma famille, notre rythme de vie et nos habitudes ancrées depuis plus de 20 ans qui est un véritable point d’interrogation.

Je n’ai absolument pas peur de ce nouvel avenir. Une petite boule au ventre apparait bien de temps à autres, mais c’est davantage une forme de trac ou de stress issu de l’excitation du changement qu’une forme d’angoisse qui se nourrirait de regrets. C’est moi qui ai voulu ce changement. C’est moi qui l’ai provoqué.

Le temps est venu de faire ce pas - non pas dans le vide, mais vers l’inconnu.

Trop bien.