Image by Mohamed Hassan on Pixabay

“Il était temps!” diront mes amis.

Si je suis resté enseignant dans l’Éducation Nationale si longtemps, c’est que je ne les avais jamais vraiment écoutés. L’objectif de ce post n’étant pas de vous faire part de mes 19 années de passionnantes périgrinations, je me contenterai de dire que j’ai choisi l’enseignement par pragmatisme plus que par vocation. En soi, c’était une erreur.

Le moment est venu, donc, de quitter l’enseignement et de se tourner vers le développement informatique à plein temps. Pour le moment, rien n’est fait. Je suis encore en poste, je corrige des copies, j’anime des cours… Mes collègues, ma hérarchie et mes élèves ne savent rien de ma décision. Le temps viendra.

J’ai l’intention de venir ici faire le point régulièrement, partager mes réflexions sur cette transformation, à la fois pour me permettre de formaliser mon évolution, mais aussi pour donner un coup de pouce à d’autres qui seraient dans une situation analogue.

Voici donc le tout premier bilan intermédiaire de ma démarche, sous forme de constats qui sont aussi un peu des conseils :

1. Je me suis laissé du temps

Ce n’est pas la première fois que j’ai des velléités de départ. D’ailleurs, il y a un peu moins d’un an, j’avais discuté avec mes collègues de ce besoin de partir et entamé quelques démarches avortées.

Mes proches savent que je songe depuis des années à changer de voie. Mais au fond, je n’étais pas prêt. À ceux qui me disent que j’ai trop attendu, je répondrais que je ne pouvais pas partir sans avoir fait le tour de certaines choses plus profondes et intimes.

2. Je suis en accord avec moi-même

Cette fois-ci, mon départ est résolu, parce que je sais que je me sens prêt. Je ne claque pas la porte de l’Éducation Nationale. Je lui dis merci pour tout ce qu’elle m’a apporté, mais je sais qu’elle ne m’apportera rien de plus. Continuer à enseigner va finir par me miner et me transformer en prof aigri - ce que j’ai toujours fui.

Les étapes qui arrivent devant moi ne me font pas peur, car je me sens prêt. Bien entendu, certains points d’interrogation importants demeurent et peuvent générer du stress. Mais de la peur ? Que nenni.

3. J’ai un plan qui aboutira

Je ne sais pas si ce plan se déroulera comme je l’ai prévu, ni s’il s’étalera sur un temps plus long que ce que je m’imagine, mais dans ma tête et dans mes actes, mon projet est voué à la réussite.

Je ne me demande pas si mon projet aboutira, je sais qu’il aboutira. Être en accord avec moi-même me permet d’affermir cette conviction profonde.

4. Je n’ai pas de regrets à abandonner mon ancienne carrière

Contrairement aux autres périodes de ma carrière où j’ai envisagé un départ, j’ai définitivement fait une croix sur le métier d’enseignant.

Il est évident que je ne regretterai pas tous les aspects négatifs (et il y en a beaucoup !), mais il y a tant de choses formidables qui se passent dans une classe ou même entre collègues… Ces choses-là sont plus difficiles à abandonner. Pourtant, ma nouvelle destination me fait oublier ces bonnes choses. Je regarde en avant !

5. Je pense à mon bien-être

Par le passé, il m’arrivait de me dire que la stabilité de la carrière et la flexibilité des horaires me convenaient et que mon manque d’épanouissement était secondaire.

Vouloir mettre sa famille à l’abri du besoin est un objectif louable, mais quels enfants veulent d’un papa mal dans sa peau, qui se cherche sans cesse, et qui bosse la nuit sur son ordinateur pour y trouver son compte… J’aime autant leur proposer un papa épanoui.

En conclusion

Au fil des ans, mon mal-être au travail est devenu comme une seconde nature. Il a rejoint une forme de dépression qui m’a doucement accompagnée, en prenant toujours plus d’ampleur, jour après jour, trimestre après trimestre.

C’est en mettant à jour cet état psychique que j’ai pu enfin en prendre le dessus et cesser de regarder ma vie se passer sans réagir.

Si vous êtes en réflexion sur une reconversion professionnelle, je vous invite à ne pas vous contenter de regarder les salaires ou de faire un bilan de compétences. Je vous invite à creuser du côté des raisons qui vous ont poussé à choisir (ou pas) votre profession actuelle et à vous faire accompagner pour aboutir à une vraie sérénité dans la tempête du changement.

N’hésitez pas à commenter si ce message vous parle.